Flexibilité et orthopédagogie

Flexibilité : une compétence invisible mais essentielle en éducation…

troubles neurodéveloppementaux : de quoi parle t on ?

Flexibilité et orthopédagogie

présomption de compétences

Flexibilité : une compétence invisible mais essentielle en éducation et en orthopédagogie

accompagnement orthopédagogique

Dans le quotidien scolaire, certains élèves semblent traverser les imprévus avec légèreté : un changement d’emploi du temps, une consigne reformulée, un matériel manquant… rien ne les déstabilise. À l’inverse, d’autres se figent, s’énervent ou répètent sans fin la même stratégie inefficace. La différence entre ces deux profils tient en grande partie à une compétence souvent invisible : la flexibilité. En orthopédagogie, travailler la flexibilité ne se résume pas à « corriger la rigidité ». Il s’agit plutôt de permettre à l’apprenant de s’adapter, de développer des stratégies alternatives et de considérer l’imprévu comme une opportunité plutôt qu’une menace. Dans cet article, nous allons explorer pourquoi la flexibilité est un enjeu éducatif majeur aujourd’hui, comment elle se manifeste, et de quelle manière l’orthopédagogie peut la renforcer.

accompagnement orthopédagogique

Pourquoi la flexibilité est un enjeu éducatif aujourd’hui ?

Nous vivons dans une société en mouvement permanent. Les apprentissages scolaires ne sont plus seulement des acquisitions de connaissances, mais aussi des entraînements à l’adaptabilité : apprendre à apprendre, à collaborer, à transférer ses compétences dans des contextes nouveaux.

Or, la flexibilité est précisément cette capacité à changer de perspective, à passer d’une tâche à une autre, à ajuster ses stratégies face à l’imprévu.

En éducation, ce besoin est double :

  1. Préparer les apprenants à la complexité du monde : les métiers de demain nécessitent créativité, pensée critique et adaptabilité.

  2. Répondre aux besoins des apprenants à besoins particuliers : pour qui la rigidité est souvent source de décrochage scolaire, de conflits sociaux ou d’anxiété.

Dans ce contexte, la flexibilité devient une compétence clé de l’inclusion scolaire et de la réussite à long terme.

Quand la rigidité freine les apprentissages

La rigidité cognitive n’est pas qu’un trait de caractère. Elle a des impacts très concrets dans la vie scolaire et sociale :

  • Apprentissages scolaires : un apprenant rigide peut refuser une nouvelle méthode de calcul, rester bloqué face à un problème différent de l’habitude, ou stresser à l’idée d’un contrôle surprise.

  • Relations sociales : insistance sur ses propres règles, refus de compromis dans les jeux, difficultés à accepter d’autres points de vue.

  • Vie familiale : crises lors des transitions, routines immuables, refus de nouveauté (aliments, activités).

  • Bien-être personnel : sentiment d’échec face à l’imprévu, incapacité à se projeter autrement que dans ce qui est connu.

Ces manifestations ne relèvent pas d’un manque de bonne volonté, mais traduisent des difficultés liées aux fonctions exécutives, à l’anxiété, à la fatigue cognitive ou encore à un environnement trop rigide.

👉 Autrement dit, sans accompagnement spécifique, la rigidité peut devenir un frein majeur à l’apprentissage, à l’inclusion et à l’autonomie.

Ce que dit les neurosciences sur la flexibilité

Les recherches mettent en évidence que la flexibilité mobilise plusieurs réseaux cérébraux, notamment dans le cortex préfrontal. Elle est étroitement liée à :

  • L’inhibition : la capacité à résister à une réponse automatique.

  • La mémoire de travail : garder en tête plusieurs informations pour envisager des alternatives.

  • La régulation émotionnelle : tolérer l’incertitude ou l’erreur sans paniquer.

Les études montrent aussi que la flexibilité est plasticité-dépendante : elle peut s’entraîner, se renforcer et évoluer avec l’expérience. C’est une bonne nouvelle pour les orthopédagogues : chaque activité sollicitant la créativité, la pensée divergente ou le changement de perspective est une occasion d’exercer cette compétence.

Pourquoi la flexibilité est un levier central pour l’orthopédagogue

L’orthopédagogie ne se limite pas à « enseigner autrement ». Elle vise à développer des compétences transversales qui soutiennent tous les apprentissages. La flexibilité en fait partie, car elle agit comme un outil de régulation.

  • Elle permet à l’apprenant de ne pas rester prisonnier d’une seule stratégie.

  • Elle favorise le transfert des apprentissages d’un contexte à l’autre.

  • Elle soutient l’inclusion, en aidant à mieux tolérer la diversité des règles et des interactions.

  • Elle nourrit la métacognition, puisque réfléchir à d’autres options implique une prise de recul sur ses propres processus.

Pour l’orthopédagogue, développer la flexibilité, c’est donc travailler au cœur même de l’autonomie de l’apprenant.

Comment soutenir la flexibilité au quotidien ?

L’accompagnement ne consiste pas seulement à « proposer des jeux », mais à structurer un parcours progressif :

  1. Prendre conscience : amener l’apprenant à s’auto-observer (repérer ses blocages, mettre des mots sur ses réactions).

  2. Analyser : encourager l’auto-évaluation (quelles stratégies marchent, lesquelles échouent).

  3. Expérimenter : oser une réaction alternative (essayer un plan B, demander de l’aide, changer d’approche).

  4. Sécuriser : créer un cadre tolérant à l’erreur et valoriser les petits pas.

Ces étapes se construisent pas à pas, avec un dosage subtil entre sécurité et nouveauté

Quelques situations où la flexibilité change tout

  • En mathématiques, un apprenant comprend qu’il existe plusieurs façons de poser une soustraction et qu’aucune n’est « interdite ».

  • En lecture, il apprend à ajuster sa stratégie : relire, poser une question, chercher un indice plutôt que bloquer.

  • En jeu de rôle, il explore un autre point de vue et réalise qu’il existe plusieurs « vérités » selon la place occupée.

  • En projet collectif, il accepte de tester l’idée d’un camarade et découvre que cette option est efficace.

  • En famille, il apprend à tolérer que le repas ou le trajet change sans perdre ses repères.

Dans toutes ces situations, la flexibilité ouvre une porte vers plus d’adaptation, de confiance et d’autonomie.

Lien avec d’autres compétences transversales

Cet article vous propose une réflexion large et approfondie sur l’importance de la flexibilité. Mais dans la pratique, comment passer à l’action avec vos élèves ?

Pour aller plus loin, j’ai préparé un document synthétique à télécharger, qui regroupe :

  • des exemples précis de signes de rigidité,

  • des outils pour l’auto-observation, l’auto-évaluation et la réaction,

  • des activités concrètes pour entraîner la flexibilité en classe et en accompagnement individuel.

Ce PDF devient une boîte à outils pratico-pratique qui complète cette réflexion théorique (cf. lien en bas d’article).

Conclusion

La flexibilité est une compétence invisible mais déterminante pour la réussite scolaire, l’inclusion et l’autonomie des apprenants. Elle ne s’impose pas, elle se construit. Et elle se cultive chaque jour grâce à des expériences variées, des environnements sécurisants et un accompagnement bienveillant.

Pour l’orthopédagogue, travailler la flexibilité, c’est offrir à l’élève la possibilité d’élargir son répertoire de réponses, de s’adapter aux imprévus et de renforcer sa confiance en sa capacité d’apprendre autrement.

Dans un monde où l’incertitude est devenue la norme, accompagner la flexibilité n’est pas un luxe, mais une nécessité.

🔎 À télécharger : Outil complémentaire

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la neuroéducation

Réussir sa rentrée scolaire : 10 conseils d’une orthopédagogue…

troubles neurodéveloppementaux : de quoi parle t on ?

la neuroéducation

Conseils d'une orthopédagogue

Réussir sa rentrée scolaire : 10 conseils d’une orthopédagogue pour la passer en douceur

conseils d'une orthopédagogue

La rentrée scolaire peut être une période de défis et d'opportunités pour chaque apprenant, petit ou grand. Découvrez les conseils d'une orthopédagogue pour une rentrée réussie, où la connaissance de soi, la planification efficace, et la promotion de l'autodétermination sont les clés d'une rentrée sereine. Apprendre à mettre en place un environnement propice à la réussite tout en valorisant et en encourageant chacun à prendre en charge ses propres apprentissages, voici le programme !

conseils d’une orthopédagogue

La rentrée est un moment crucial dans la vie de chaque apprenant, qu’il s’agisse d’un enfant qui fait ses premiers pas à l’école, d’un étudiant qui entame une nouvelle année académique ou d’un salarié qui s’engage vers une nouvelle voie professionnelle. 

C’est une période qui peut susciter des inquiétudes et des défis, mais avec les conseils d’une orthopédagogue, vous pouvez faire en sorte que cette transition soit fluide et couronnée de succès.

Voici donc 10 conseils d’orthopédagogue, précieux pour réussir sa rentrée.

1. Préparez-vous mentalement

La première étape pour réussir votre rentrée est de vous préparer mentalement.

Prenez le temps de réfléchir à vos objectifs, à ce que vous souhaitez accomplir cette année et à ce qui vous motive et vous engage. Une attitude positive et une vision claire de vos aspirations sont essentielles pour vous aider à rester concentré tout au long de l’année, à vous engager dans le bon projet et de ce fait à apprendre mieux !

2. Établissez un planning de travail

La gestion du temps est une compétence cruciale pour atteindre ses objectifs. 

Créez un planning de travail qui inclut le temps alloué aux devoirs/tâches professionnelles, aux activités parascolaires et aux moments de détente. Avoir un planning organisé vous aidera à éviter le stress de dernière minute et à maintenir un équilibre sain entre le travail et les loisirs.

ATTENTION de bien différencier le temps que vous pensez mettre sur une tâche et celui que vous y passez réellement.

3. Organisez votre espace de travail

Un environnement de travail bien organisé favorise la concentration et la productivité. 

Assurez-vous d’avoir un espace de travail propre et rangé, avec tout le matériel nécessaire à portée de main. Identifiez et éliminez les distracteurs qui vous entourent, autant que possible, pour maximiser votre efficacité. 

4. Apprenez à vous connaître

La connaissance de soi est une compétence précieuse qui peut vous aider à réussir. Prenez le temps de réfléchir à vos forces et à vos points d’effort en tant qu’apprenant, à vos préférences d’apprentissage et à vos déclencheurs de stress. 

En comprenant mieux qui vous êtes en tant qu’apprenant et en vous exerçant à vous autoréguler, vous pourrez adapter au mieux vos méthodes d’étude et vos stratégies d’apprentissage, pour maximiser votre atteinte d’objectifs.

5. Fixez des objectifs réalistes

Établir des objectifs réalistes est crucial pour maintenir votre motivation tout au long de l’année. 

Les objectifs doivent être spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps (SMART). En travaillant vers des objectifs concrets, vous serez plus susceptible de rester engagé et de réussir.

6. Prenez soin de votre bien-être

Réussir votre rentrée ne doit pas se faire au détriment de votre santé physique et mentale. Assurez-vous de dormir suffisamment, de manger équilibré, de pratiquer régulièrement une activité physique et d’avoir des relations sociales de qualité. En respectant ces quelques règles, vous faites du bien à votre corps et … à votre cerveau !

Le bien-être est la clé de la concentration et de la performance.

7. Demandez de l'aide en cas de besoin

N’ayez pas peur de demander de l’aide si vous rencontrez des difficultés. Votre famille, vos amis, vos enseignants ou collègues et votre orthopédagogue sont là pour vous soutenir. 

Plus tôt vous demandez de l’aide, plus facilement vous surmonterez les obstacles.

8. Utilisez des techniques d'organisation

Les techniques d’organisation, telles que la prise de notes efficace (vive les outils de pensée visuelle), la planification des révisions (on espace ces temps de révision et on met en place un apprentissage actif à l’aide de flashcards) et la gestion des devoirs sont des compétences essentielles pour assurer votre année. 

Apprenez ces techniques et utilisez les régulièrement pour optimiser votre apprentissage.

9. Restez motivé et persévérez

La motivation peut diminuer au fil du temps, mais il est essentiel de rester motivé et persévérant. Rappelez-vous pourquoi vous avez choisi la voie que vous suivez actuellement et visualisez les bénéfices à long terme. Visualisez le chemin déjà parcouru et au besoin réajustez vos objectifs.

Souvenez-vous aussi du fait qu’un apprentissage nouveau passe forcément une phase d’effort et entrainera de la fatigabilité. Accrochez-vous !

Les moments de doute font partie du parcours, mais la persévérance est la clé du succès.

10. Célébrez vos réussites

N’oubliez pas de célébrer vos réussites, grandes ou petites. Reconnaître vos accomplissements vous donnera une motivation supplémentaire pour continuer à vous accrocher. 

En suivant ces 10 conseils orthopédagogiques, vous serez bien préparé pour réussir votre rentrée. Et pour aller plus loin, vous pouvez télécharger le petit guide « Un temps de devoirs zen ».

Enfin, n’oubliez pas que chaque apprenant est unique, alors adaptez ces conseils en fonction de vos propres besoins personnels. Avec une attitude positive, de la persévérance et un bon plan en place, vous pouvez atteindre vos objectifs et réaliser votre plein potentiel. Bonne rentrée !

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mon cerveau ce chef dorchestre - petit mémo d'orthographe

Mon cerveau, ce chef d’orchestre – petit mémo d’orthographe

mon cerveau ce chef dorchestre - petit mémo d'orthographe

Mon cerveau, ce chef d’orchestre – petit mémo d’orthographe

L'orthographe est très souvent une bête noire, pour petits et grands. En collaboration avec Lydie Laurent, d'Epsilon à l'école, nous vous partageons tips et outils, pour rendre ce temps plus doux !

Lors de ma formation CEPRO 2 avec Lydie Laurent et Epsilon à l’école, nous nous sommes longtemps arrêtés sur l’orthographe, ses composantes et les leviers qui permettent de la soutenir en classe, sur des temps de soutien scolaire spécifique ou d’orthopédagogie. Découverte, mise en pratique, outils pour soutenir les apprenants, notamment avec des troubles neurodéveloppementaux, etc. J’y ai également rapidement fait du lien avec les fonctions cognitives et exécutives et les impacts que cela pouvait entraîner dans cet apprentissage.
Ayant chacune à coeur de partager ces ressources au plus grand nombre, nous avons décidé d’associer nos talents pour vous proposer ce contenu, qui allie théorie et pratique.

Voici donc un dossier sur ce sujet, afin de vous renseigner et vous outiller au mieux pour accompagner votre enfant, votre élève / apprenant, ou pour mieux vous connaître 😉 Bonne lecture à vous !

Les trois types d'orthographe

On le sait, orthographier correctement au quotidien est un tâche complexe, qui peut relever d’un véritable casse-tête pour petits et grands apprenants.
Une raison de sa complexité tient dans la multitude d’orthographes qui existe, puisque celles-ci sont au nombre de trois :

l’orthographe phonétique : il s’agit ici de la correspondance entre les phonèmes (sons des mots que j’entends) et les graphèmes (lettres que j’écris pour composer le mot). Il va être nécessaire pour l’apprenant d’évaluer les lettres à choisir (graphèmes) en fonction des sons entendus (phonèmes) et de les écrire dans le bon ordre. Ici exemple, le mot chapeau pourrait s’écrire chapo.

Il s’agit souvent de la première orthographe qui sera exploitée les enfants. Elle a pour prérequis une bonne connaissance des associations graphèmes/phonèmes, une dextérité en phonologie (découper les mots en syllabes et en phonèmes pour les manipuler) et va énormément solliciter la mémoire de travail.

l’orthographe lexicale (orthographe d’usage) : elle comprend l’ensemble des mots qui a des particularités orthographiques et qui va nécessiter à l’enfant d’user de stratégies pour retenir les irrégularités. Il sera souvent nécessaire d’apprendre ceux-ci textuellement, afin d’en automatiser l’orthographe et de faciliter une mémorisation à long terme.
Il faut savoir que le français est une langue dite opaque, car il ne s’écrit pas comme il s’entend ; de quoi donner des cheveux blancs à nos petits apprenants… et leurs parents. 

Plus le bagage lexical du jeune sera étendu, plus il renforcera cette orthographe. Celle-ci nécessite aussi une forte capacité attentionnelle, notamment pour mettre en mémoire les informations/indices pertinents.

l’orthographe grammaticale (morphosyntaxique) : elle implique toutes les notions grammaticales (genre, nombre, fonctions, natures, etc.) et est basée sur des règles, nécessaires à connaître et généraliser. Pour soutenir l’apprenant dans la consolidation de cette orthographe, il va être important d’expliciter au maximum ces règles (exemple le biais de l’enseignement explicite) et de ne pas compter sur la déduction et l’implicite (qui va mettre en difficulté les jeunes les plus en difficulté). 

Mais pourquoi est-ce si difficile de faire concorder ces trois orthographes ? Quels sont les fonctions sous-jacentes ? 

double tâche, charge cognitive et flexibilité

En général, dans la vie quotidienne et en classe, l’ensemble des orthographes est traité en même temps que la structuration d’un texte et la recherche d’idées (exemple lors d’un temps de production d’écrits, ou même de dictée).
Pour les apprenants qui n’ont pas encore automatisé les différentes stratégies vues (mémorisation de mots particuliers, règles d’orthographe, etc.) ou qui ont des difficultés d’écriture, l’activité peut très rapidement devenir inconfortable et douloureuse, notamment parce qu’ils se retrouvent en double tâche, c’est à dire que manque d’automatisation, le cerveau ne pourra traiter les tâches simultanément, entraînant une surcharge cognitive (fatigabilité, pertes attentionnelles, saute d’humeur,  etc.)

Voici une excellente intervention TED’X sur la double tâche et l’incapacité de notre cerveau à traiter simultanément deux tâches d’apprentissage :

En plus de cette difficulté principale, la production orthographique vient solliciter l’ensemble des fonctions exécutives. Si l’on parlait plus haut de la mémoire de travail, il est évident qu’elle nécessite également une forte inhibition (afin de stopper son système automatique/heuristique et prendre un temps de réflexion) et la flexibilité qui en découle, pour permettre à l’élève d’identifier les stratégies les plus adaptées en fonction des mots à écrire, mais aussi la capacité à changer rapidement de stratégie pour produire efficacement.

Par exemple, l’enfant qui écrit la phrase : Mon papa a une collection de chapeaux et qui s’interroge sur le mot chapeau va devoir :
– tout d’abord se demander comment s’écrit le mot entendu [chapo] (orthographe phonétique)
PUIS se rappeler que c’est un mot particulier (en allant rechercher en mémoire la règle à appliquer) où O s’écrit EAU (orthographe lexicale)
PUIS se questionner sur la construction grammaticale de la phrase et identifier que le groupe nominal est au pluriel (orthographe grammaticale)
PUIS se souvenir que le pluriel des mots en -eau est particulier (orthographe lexicale)

Si là l’exemple n’est que sur un mot, imaginez que l’apprenant va devoir faire cette gymnastique sur l’ensemble de sa production ! Que de pirouettes cognitives !

Cette flexibilité va également être nécessaire pour organiser sa production, en anticipant et planifiant.

Enfin, si le jeune veut être productif dans cette activité, il devra s’engager dans un projet métacognitif (comprendre la tâche et les attentes, définir les objectifs et planifier, apprendre le biais d’évocations pertinentes, évaluer et réajuster) et s’activer à bonne allure, pour produire rapidement tout en étant capable de faire des pauses et ralentir le rythme pour s’assurer des stratégies employées.

ressources pratiques - DOCUMENTS à télécharger

Vous l’aurez compris, l’orthographe n’est pas un apprentissage de tout repos. Les éléments à retenir pour soutenir cette découverte langagière seraient :
– de faire prendre conscience au jeune des différentes orthographes qui existent et des caractéristiques associées.
– d’expliciter au maximum les stratégies d’apprentissage et la nécessité de mémoriser certains mots (pour automatiser le process = surapprentissage).
– de rendre visible les étapes d’apprentissage et de permettre au jeune de s’en saisir.
– d’isoler les difficultés pour les travailler une à une et permettre au jeune de les automatiser pour limiter les doubles tâches et la surcharge cognitive.
– de bien définir l’objectif attendu : s’il s’agit de s’exercer à l’orthographe, permettre aux jeunes qui ont des difficultés graphomotrices de passer un autre biais que l’écriture manuelle (dictée à l’adulte, outils numériques, lettres mobiles ou clavier papier, etc.)

Voici ci-dessous plusieurs outils et ressources qui pourront vous être utiles dans ces tâches :

  • Mon petit mémo d’orthographe, créé pour et avec l’organisme Epsilon à l’école, avec qui je me forme et je collabore. Ce petit mémo reprend :
    – une infographie avec les principales orthographes évoquées plus haut
    – une grille de préparation à la dictée, pour anticiper et préparer au mieux ce temps souvent anxiogène
    – une fiche « astuces » reprenant de multiples stratégies pour apprendre ses mots de dictée efficacement
    – l’outil « soleils des graphèmes » qui permet de renforcer et automatiser l’orthographe lexicale
  • Le superbe fichier Homo Lex’ créé par Marc Thorens pour travailler les homophones lexicaux.
  • Un soliloque, construit lors de ma formation Epsilon à l’école, permettant de retenir les différentes natures de mots et leurs caractéristiques.

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La répétition espacée : une technique d’apprentissage gagnante

La répétition espacée : une technique d’apprentissage gagnante

La répétition espacée - Connaissez-vous cette technique d'apprentissage qui vous permettra de faciliter vos révisions ?

Saviez-vous qu’en moyenne nous perdons 80 % des détails appris, dans les 48h qui suivent un temps d’apprentissage ? Triste sort…

Alors, j’avais aujourd’hui envie de vous partager une technique d’apprentissage, idéale pour s’organiser et s’assurer une mémorisation durable des éléments appris.
Et pour se faire, je souhaitais passer un autre canal que l’écrit, en vous présentant cette notion un support plus dynamique et visuel !

Voici donc une présentation virtuelle qui a pour thématique « la répétition espacée« . Vous trouverez dans ces slides l’historique de la méthode, les intérêts de celle-ci dans l’acte d’apprentissage et bien évidemment un lien aux neurosciences. Alors si vous avez toujours rêvé de m’entendre parler de courbe de l’oubli, du système de Leitner, des piliers de l’apprentissage de Stanislas Dehaene et/ou de la formidable métaphore de la forêt de Steve Masson, bienvenue ici !

A noter que cet outil fait partie de ma malette à malices lors d’accompagnements orthopédagogiques 😉

Bonne visualisation !

 

Pour visionner la présentation en pleine page, c’est ici : La révision espacée

La répétition espacée est une technique de mémorisation apparue à la fin du 19ème sièce, Hermann Ebbinghaus.

Elle part du principe qu’une notion doit être révisée plusieurs fois, de manière brève mais répétée, pour s’incrémenter dans notre mémoire long terme.

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