la neuroéducation

Réussir sa rentrée scolaire : 10 conseils d’une orthopédagogue…

troubles neurodéveloppementaux : de quoi parle t on ?

la neuroéducation

Conseils d'une orthopédagogue

Réussir sa rentrée scolaire : 10 conseils d’une orthopédagogue pour la passer en douceur

conseils d'une orthopédagogue

La rentrée scolaire peut être une période de défis et d'opportunités pour chaque apprenant, petit ou grand. Découvrez les conseils d'une orthopédagogue pour une rentrée réussie, où la connaissance de soi, la planification efficace, et la promotion de l'autodétermination sont les clés d'une rentrée sereine. Apprendre à mettre en place un environnement propice à la réussite tout en valorisant et en encourageant chacun à prendre en charge ses propres apprentissages, voici le programme !

conseils d’une orthopédagogue

La rentrée est un moment crucial dans la vie de chaque apprenant, qu’il s’agisse d’un enfant qui fait ses premiers pas à l’école, d’un étudiant qui entame une nouvelle année académique ou d’un salarié qui s’engage vers une nouvelle voie professionnelle. 

C’est une période qui peut susciter des inquiétudes et des défis, mais avec les conseils d’une orthopédagogue, vous pouvez faire en sorte que cette transition soit fluide et couronnée de succès.

Voici donc 10 conseils d’orthopédagogue, précieux pour réussir sa rentrée.

1. Préparez-vous mentalement

La première étape pour réussir votre rentrée est de vous préparer mentalement.

Prenez le temps de réfléchir à vos objectifs, à ce que vous souhaitez accomplir cette année et à ce qui vous motive et vous engage. Une attitude positive et une vision claire de vos aspirations sont essentielles pour vous aider à rester concentré tout au long de l’année, à vous engager dans le bon projet et de ce fait à apprendre mieux !

2. Établissez un planning de travail

La gestion du temps est une compétence cruciale pour atteindre ses objectifs. 

Créez un planning de travail qui inclut le temps alloué aux devoirs/tâches professionnelles, aux activités parascolaires et aux moments de détente. Avoir un planning organisé vous aidera à éviter le stress de dernière minute et à maintenir un équilibre sain entre le travail et les loisirs.

ATTENTION de bien différencier le temps que vous pensez mettre sur une tâche et celui que vous y passez réellement.

3. Organisez votre espace de travail

Un environnement de travail bien organisé favorise la concentration et la productivité. 

Assurez-vous d’avoir un espace de travail propre et rangé, avec tout le matériel nécessaire à portée de main. Identifiez et éliminez les distracteurs qui vous entourent, autant que possible, pour maximiser votre efficacité. 

4. Apprenez à vous connaître

La connaissance de soi est une compétence précieuse qui peut vous aider à réussir. Prenez le temps de réfléchir à vos forces et à vos points d’effort en tant qu’apprenant, à vos préférences d’apprentissage et à vos déclencheurs de stress. 

En comprenant mieux qui vous êtes en tant qu’apprenant et en vous exerçant à vous autoréguler, vous pourrez adapter au mieux vos méthodes d’étude et vos stratégies d’apprentissage, pour maximiser votre atteinte d’objectifs.

5. Fixez des objectifs réalistes

Établir des objectifs réalistes est crucial pour maintenir votre motivation tout au long de l’année. 

Les objectifs doivent être spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps (SMART). En travaillant vers des objectifs concrets, vous serez plus susceptible de rester engagé et de réussir.

6. Prenez soin de votre bien-être

Réussir votre rentrée ne doit pas se faire au détriment de votre santé physique et mentale. Assurez-vous de dormir suffisamment, de manger équilibré, de pratiquer régulièrement une activité physique et d’avoir des relations sociales de qualité. En respectant ces quelques règles, vous faites du bien à votre corps et … à votre cerveau !

Le bien-être est la clé de la concentration et de la performance.

7. Demandez de l'aide en cas de besoin

N’ayez pas peur de demander de l’aide si vous rencontrez des difficultés. Votre famille, vos amis, vos enseignants ou collègues et votre orthopédagogue sont là pour vous soutenir. 

Plus tôt vous demandez de l’aide, plus facilement vous surmonterez les obstacles.

8. Utilisez des techniques d'organisation

Les techniques d’organisation, telles que la prise de notes efficace (vive les outils de pensée visuelle), la planification des révisions (on espace ces temps de révision et on met en place un apprentissage actif à l’aide de flashcards) et la gestion des devoirs sont des compétences essentielles pour assurer votre année. 

Apprenez ces techniques et utilisez les régulièrement pour optimiser votre apprentissage.

9. Restez motivé et persévérez

La motivation peut diminuer au fil du temps, mais il est essentiel de rester motivé et persévérant. Rappelez-vous pourquoi vous avez choisi la voie que vous suivez actuellement et visualisez les bénéfices à long terme. Visualisez le chemin déjà parcouru et au besoin réajustez vos objectifs.

Souvenez-vous aussi du fait qu’un apprentissage nouveau passe forcément une phase d’effort et entrainera de la fatigabilité. Accrochez-vous !

Les moments de doute font partie du parcours, mais la persévérance est la clé du succès.

10. Célébrez vos réussites

N’oubliez pas de célébrer vos réussites, grandes ou petites. Reconnaître vos accomplissements vous donnera une motivation supplémentaire pour continuer à vous accrocher. 

En suivant ces 10 conseils orthopédagogiques, vous serez bien préparé pour réussir votre rentrée. Et pour aller plus loin, vous pouvez télécharger le petit guide « Un temps de devoirs zen ».

Enfin, n’oubliez pas que chaque apprenant est unique, alors adaptez ces conseils en fonction de vos propres besoins personnels. Avec une attitude positive, de la persévérance et un bon plan en place, vous pouvez atteindre vos objectifs et réaliser votre plein potentiel. Bonne rentrée !

Partager cet article :

Temps de devoirs zen - petit guide pour ne pas stresser

Un temps de devoirs zen- Petit guide NMC

Temps de devoirs zen - petit guide pour ne pas stresser

Un temps de devoirs zen- Petit guide NMC

Temps de devoirs zen - Un petit guide pratique NMC orthopédagogue, pour que le temps des devoirs du soir soit vécu plus sereinement tous !

Au mois de novembre dernier, j’ai eu la chance d’intervenir avec l’ARRE au centre social Assia Djebar, dans le cadre de l’événement 10 jours pour les papas

Mon intervention avait pour appellation : Les temps des devoirs, ce n’est pas toujours facile alors… Qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ?

Tout un programme me direz-vous ! 

Aussi, j’avais envie que les participants présents repartent avec un mémo, une sorte de guide qui pourrait leur permettre de reprendre les notions abordées et de les mettre à profit au quotidien

Vous avez été nombreux, via Instagram, à vous intéresser à ce petit guide. C’est pour cela que je vous glisse celui-ci avec plaisir : à télécharger gratuitement ci-dessous !

Temps de devoirs zen

Un temps de devoirs zen - le petit guide nmc

Je vous propose de découvrir ci-dessous le sommaire de ce petit guide pratique, à télécharger ci-dessous :

1. Je structure mon temps de devoirs – L’espace
2. Je découvre mon cerveau biscoto – Mon potentiel
3. Je reste zen – Mes émotions
4. Je fuis les distracteurs – L’attention
5. Je stocke dans mes mémoires – La mémorisation

Pour aller plus loin

Formation pour devenir orthopédagogue

Ce petit guide est issu d’un temps en présentiel.

  • Vous êtes une structure, une association, une collectivité et souhaitez proposer des animations de ce type : n’hésitez pas à me contacter, nous trouverons l’organisation idéale pour votre sensibilisation ou atelier.

     

  • Vous êtes un professionnel et souhaiteriez mettre en place ce type de projet mais manquez de ressources, idées, temps ou structuration. Vous ne savez pas à quelle porte frapper. Hésitez sur la communication à mener. Et si nous échangions sur votre projet lors d’un temps de supervision ?

     

  • Vous vous intéressé.e au métier d’orthopédagogue ? Connaissez-vous l’organisme de formation Manabi formations ?

Partager cet article :

Magazine Innovation en education

Magazine Innovation en education – Ressources supplémentaires

Magazine Innovation en education

Magazine Innovation en education – Ressources supplémentaires

J'ai dernièrement eu la chance, suite à la demande de Julien Peron, de rédiger un article dans le magazine Innovation en education.

Ce numéro, intitulé « Ces perles que l’on apprend pas à l’école » met en avant les soft skills, les compétences psycho sociales et autres pépites trop peu souvent mises en avant dans les écoles. 
Et si Julien m’a contactée, c’est pour parler Inclusion évidemment. Un article pour dépoussiérer les idées préconçues mais aussi des idées et astuces pour sensibiliser à la différence et entrer dans une réelle inclusivité. On y parlera besoins, pédagogie de projet, compétences psycho sociales, métacognition, etc. A découvrir prochainement donc…

ressources pratiques supplémentaires

  • Pour précommander ce numéro, rdv sur le site du magazine : Innovation en education
  • Ci-dessous, l’article en question, intitulé : « Inclusion, que mettre en place pour que ça ne soit plus une option »
  • Ci-dessous, un padlet (enrichi les prochianes semaines, qui reprend des ressources et outils complémentaires à l’article.

Fait avec Padlet

Partager cet article :

mon cerveau ce chef dorchestre - petit mémo d'orthographe

Mon cerveau, ce chef d’orchestre – petit mémo d’orthographe

mon cerveau ce chef dorchestre - petit mémo d'orthographe

Mon cerveau, ce chef d’orchestre – petit mémo d’orthographe

L'orthographe est très souvent une bête noire, pour petits et grands. En collaboration avec Lydie Laurent, d'Epsilon à l'école, nous vous partageons tips et outils, pour rendre ce temps plus doux !

Lors de ma formation CEPRO 2 avec Lydie Laurent et Epsilon à l’école, nous nous sommes longtemps arrêtés sur l’orthographe, ses composantes et les leviers qui permettent de la soutenir en classe, sur des temps de soutien scolaire spécifique ou d’orthopédagogie. Découverte, mise en pratique, outils pour soutenir les apprenants, notamment avec des troubles neurodéveloppementaux, etc. J’y ai également rapidement fait du lien avec les fonctions cognitives et exécutives et les impacts que cela pouvait entraîner dans cet apprentissage.
Ayant chacune à coeur de partager ces ressources au plus grand nombre, nous avons décidé d’associer nos talents pour vous proposer ce contenu, qui allie théorie et pratique.

Voici donc un dossier sur ce sujet, afin de vous renseigner et vous outiller au mieux pour accompagner votre enfant, votre élève / apprenant, ou pour mieux vous connaître 😉 Bonne lecture à vous !

Les trois types d'orthographe

On le sait, orthographier correctement au quotidien est un tâche complexe, qui peut relever d’un véritable casse-tête pour petits et grands apprenants.
Une raison de sa complexité tient dans la multitude d’orthographes qui existe, puisque celles-ci sont au nombre de trois :

l’orthographe phonétique : il s’agit ici de la correspondance entre les phonèmes (sons des mots que j’entends) et les graphèmes (lettres que j’écris pour composer le mot). Il va être nécessaire pour l’apprenant d’évaluer les lettres à choisir (graphèmes) en fonction des sons entendus (phonèmes) et de les écrire dans le bon ordre. Ici exemple, le mot chapeau pourrait s’écrire chapo.

Il s’agit souvent de la première orthographe qui sera exploitée les enfants. Elle a pour prérequis une bonne connaissance des associations graphèmes/phonèmes, une dextérité en phonologie (découper les mots en syllabes et en phonèmes pour les manipuler) et va énormément solliciter la mémoire de travail.

l’orthographe lexicale (orthographe d’usage) : elle comprend l’ensemble des mots qui a des particularités orthographiques et qui va nécessiter à l’enfant d’user de stratégies pour retenir les irrégularités. Il sera souvent nécessaire d’apprendre ceux-ci textuellement, afin d’en automatiser l’orthographe et de faciliter une mémorisation à long terme.
Il faut savoir que le français est une langue dite opaque, car il ne s’écrit pas comme il s’entend ; de quoi donner des cheveux blancs à nos petits apprenants… et leurs parents. 

Plus le bagage lexical du jeune sera étendu, plus il renforcera cette orthographe. Celle-ci nécessite aussi une forte capacité attentionnelle, notamment pour mettre en mémoire les informations/indices pertinents.

l’orthographe grammaticale (morphosyntaxique) : elle implique toutes les notions grammaticales (genre, nombre, fonctions, natures, etc.) et est basée sur des règles, nécessaires à connaître et généraliser. Pour soutenir l’apprenant dans la consolidation de cette orthographe, il va être important d’expliciter au maximum ces règles (exemple le biais de l’enseignement explicite) et de ne pas compter sur la déduction et l’implicite (qui va mettre en difficulté les jeunes les plus en difficulté). 

Mais pourquoi est-ce si difficile de faire concorder ces trois orthographes ? Quels sont les fonctions sous-jacentes ? 

double tâche, charge cognitive et flexibilité

En général, dans la vie quotidienne et en classe, l’ensemble des orthographes est traité en même temps que la structuration d’un texte et la recherche d’idées (exemple lors d’un temps de production d’écrits, ou même de dictée).
Pour les apprenants qui n’ont pas encore automatisé les différentes stratégies vues (mémorisation de mots particuliers, règles d’orthographe, etc.) ou qui ont des difficultés d’écriture, l’activité peut très rapidement devenir inconfortable et douloureuse, notamment parce qu’ils se retrouvent en double tâche, c’est à dire que manque d’automatisation, le cerveau ne pourra traiter les tâches simultanément, entraînant une surcharge cognitive (fatigabilité, pertes attentionnelles, saute d’humeur,  etc.)

Voici une excellente intervention TED’X sur la double tâche et l’incapacité de notre cerveau à traiter simultanément deux tâches d’apprentissage :

En plus de cette difficulté principale, la production orthographique vient solliciter l’ensemble des fonctions exécutives. Si l’on parlait plus haut de la mémoire de travail, il est évident qu’elle nécessite également une forte inhibition (afin de stopper son système automatique/heuristique et prendre un temps de réflexion) et la flexibilité qui en découle, pour permettre à l’élève d’identifier les stratégies les plus adaptées en fonction des mots à écrire, mais aussi la capacité à changer rapidement de stratégie pour produire efficacement.

Par exemple, l’enfant qui écrit la phrase : Mon papa a une collection de chapeaux et qui s’interroge sur le mot chapeau va devoir :
– tout d’abord se demander comment s’écrit le mot entendu [chapo] (orthographe phonétique)
PUIS se rappeler que c’est un mot particulier (en allant rechercher en mémoire la règle à appliquer) où O s’écrit EAU (orthographe lexicale)
PUIS se questionner sur la construction grammaticale de la phrase et identifier que le groupe nominal est au pluriel (orthographe grammaticale)
PUIS se souvenir que le pluriel des mots en -eau est particulier (orthographe lexicale)

Si là l’exemple n’est que sur un mot, imaginez que l’apprenant va devoir faire cette gymnastique sur l’ensemble de sa production ! Que de pirouettes cognitives !

Cette flexibilité va également être nécessaire pour organiser sa production, en anticipant et planifiant.

Enfin, si le jeune veut être productif dans cette activité, il devra s’engager dans un projet métacognitif (comprendre la tâche et les attentes, définir les objectifs et planifier, apprendre le biais d’évocations pertinentes, évaluer et réajuster) et s’activer à bonne allure, pour produire rapidement tout en étant capable de faire des pauses et ralentir le rythme pour s’assurer des stratégies employées.

ressources pratiques - DOCUMENTS à télécharger

Vous l’aurez compris, l’orthographe n’est pas un apprentissage de tout repos. Les éléments à retenir pour soutenir cette découverte langagière seraient :
– de faire prendre conscience au jeune des différentes orthographes qui existent et des caractéristiques associées.
– d’expliciter au maximum les stratégies d’apprentissage et la nécessité de mémoriser certains mots (pour automatiser le process = surapprentissage).
– de rendre visible les étapes d’apprentissage et de permettre au jeune de s’en saisir.
– d’isoler les difficultés pour les travailler une à une et permettre au jeune de les automatiser pour limiter les doubles tâches et la surcharge cognitive.
– de bien définir l’objectif attendu : s’il s’agit de s’exercer à l’orthographe, permettre aux jeunes qui ont des difficultés graphomotrices de passer un autre biais que l’écriture manuelle (dictée à l’adulte, outils numériques, lettres mobiles ou clavier papier, etc.)

Voici ci-dessous plusieurs outils et ressources qui pourront vous être utiles dans ces tâches :

  • Mon petit mémo d’orthographe, créé pour et avec l’organisme Epsilon à l’école, avec qui je me forme et je collabore. Ce petit mémo reprend :
    – une infographie avec les principales orthographes évoquées plus haut
    – une grille de préparation à la dictée, pour anticiper et préparer au mieux ce temps souvent anxiogène
    – une fiche « astuces » reprenant de multiples stratégies pour apprendre ses mots de dictée efficacement
    – l’outil « soleils des graphèmes » qui permet de renforcer et automatiser l’orthographe lexicale
  • Le superbe fichier Homo Lex’ créé par Marc Thorens pour travailler les homophones lexicaux.
  • Un soliloque, construit lors de ma formation Epsilon à l’école, permettant de retenir les différentes natures de mots et leurs caractéristiques.

Partager cet article :

enseignement explicite

L’enseignement explicite en 5 points clefs

enseignement explicite

L’enseignement explicite en 5 points clefs

A travers cet article, découvrez en 5 points clefs ce qu'est l'enseignement explicite et ses principaux intérêts dans les salles de classe !

L’enseignement explicite est un incontournable dans le répertoire des modalités d’action des enseignants. Il se caractérise selon Archer & Hughes (2011) « une série de soutiens ou d’étayages, lesquels les élèves sont guidés tout au long du processus d’apprentissage, au moyen d’énoncés clairs sur l’objectif et les raisons d’apprendre la nouvelle compétence, d’explications claires et de démonstrations de l’objet à acquérir, ainsi que d’une pratique guidée des feed-back jusqu’à ce qu’une maîtrise autonome soit atteinte. »

Il s’agit d’un agencement de pratiques pédagogiques qui ont pour point commun de transmettre aux élèves des objectifs clairs, de segmenter des compétences complexes en étapes successives, d’offrir des descriptions et démonstrations étayées, de s’assurer de l’engagement des élèves et de multiplier les feed-backs et autres interactions avec les élèves.

En lien à la neuro-éducation, deux avantages se dégagent à la pratique de l’enseignement explicite :

  • alléger la charge cognitive pour permettre aux élèves de mieux apprendre. En effet, quand on leur demande de découvrir eux-mêmes les notions à acquérir et les démarches pour le faire, on met en difficulté beaucoup d’entre eux, qui doivent effectuer une double tâche : repérer les notions ET retenir la démarche.

  • Intégrer le nouvel apprentissage dans un réseau sémantique et un schéma de pensée, afin de s’assurer que celui-ci soit réel et durable.

Alors l’enseignement explicite, qu’est-ce que c’est ? Sur quoi cela repose ? Quelle est son organisation ? Voici 5 points pour répondre à cette question :

1. l'objectif de l’enseignant : favoriser un enseignement actif des élèves

La posture active de l’enseignant est un des fondements de l’enseignement explicite. Il est tout de même important de noter que posture active, nous n’entendons pas : monopoliser la parole pour donner un cours magistral.
Il s’agit plutôt de profiter de son temps de discours pour interroger, superviser, donner des feed-back, solliciter, notamment pour vérifier le niveau de compréhension de chacun.

Hattie (2022) précise qu’il constate « que les enseignants qui se rendent en classe en sachant qu’ils sont les agents du changement sont plus susceptibles de réussir que ceux qui s’y rendent en pensant qu’ils sont un guide sur le côté. »

2. L’enseignement explicite : une démarche structurée

L’enseignement explicite part toujours du simple pour aller vers le complexe. Il est important de repérer en amont toutes les étapes à l’acquisition d’une notion, pour identifier les différentes habiletés sous-jacentes. Chaque étape (sous compétence) sera enseignée spécifiquement.

L’objectif étant que chaque élément appris spécifiquement soit mis la suite au service d’une pratique générale, en coordonnant les différents éléments appris.

L’enseignement explicite se découpe en cinq phases principales :

  • l’ouverture de la séance : L’objectif est d’orienter l’attention des élèves, afin de limiter les informations à maintenir en mémoire de travail et de faciliter le transfert en mémoire à long terme.
    Cela passe une explicitation des objectifs, mais aussi une réactivation des connaissances préalables pertinentes.

  • le modelage : JE FAIS – l’enseignant fait une démonstration et expose/décrit les notions en même temps (on parle de haut-parleur sur la pensée = discours interne). Sur cette étape, il est important d’être clair, précis et de nourrir la notion à l’aide d’exemples et de contre-exemples.

  •  la pratique guidée : NOUS FAISONS ENSEMBLE – Progresser et s’entraîner en collectif. Sur cette phase aux modalités multiples, la posture de l’enseignant est primordial : il questionne, produit des feed-back, s’assure que la notion est comprise. L’interaction se fait de manière duelle mais aussi entre les élèves.

  •  la pratique autonome : FAIRE SEUL – La pratique autonome (exercices) permet à chacun de s’autoévaluer sur sa compréhension de la notion. L’objectif est de favoriser l’automatisation pour soulager la potentielle charge cognitive. L’enseignant supervise et peut produire de courtes explications.

  • la clôture : Synthétiser avec l’aide des élèves ce qu’il est nécessaire de retenir et indiquer brièvement la prochaine étape. C’est aussi à ce moment que le travail attendu à la maison est explicité : celui-ci doit contribuer à renforcer les apprentissages en cours. Il ne s’agit que de réinvestissement.

Toutes ces étapes sont réfléchies pour investir un surapprentissage, nécessaire pour parfaire la compréhension, l’automatisation et la mémoire à long terme.

3. Enseignement explicite et tâches complexes

L’enseignement explicite est principalement exploité pour des activités que l’on considère comme structurées. Par exemple les règles de grammaire, la technique opératoire ou encore les correspondances graphème-phonème.

Mais cet enseignement peut aussi être pertinent pour des tâches moins structurées, que l’on appelle aussi tâches complexes. La stratégie sera ici d’expliciter les éléments constitutifs de ces tâches (identifier les points clés et les difficultés) pour rendre perceptible les mécanismes, plutôt  que de simplement les décomposer.
On peut exemple procéder ainsi pour la résolution de problèmes, la compréhension de texte, etc.

4. L’enseignement explicite, une démarche favorable pour tous

L’enseignement explicite contribue à réduire et/ou à limiter les écarts sociaux d’acquisition. Cette méthode, qui profite particulièrement aux élèves en difficulté ou ceux qui ne disposent pas de ressources de compensation à la maison, est aussi d’une grande efficience pour l’apprentissage de nouvelles notions, quels que soient le contenu ou la cohorte.
L’enseignement explicite est également bénéfique pour les élèves les plus jeunes, qui ont moins de ressources et de stratégies cognitives à disposition.          

Une méta-analyse portée Sinha & Kapur (2021) montre que commencer une activité d’enseignement une phase de découverte a des effets négatifs sur les apprentissages des élèves d’école primaire. C’est pourtant la stratégie qui est encore le plus souvent utilisé dans les écoles.

Il est à noter que l’enseignement explicite est moins nécessaire à un élève identifié comme expert. Kalyuga (2007) parle d’un « effet de renversement dû à l’expertise ».

On entend expert un élève qui maîtrise parfaitement l’objet d’apprentissage. L’expertise est généralement relative à un domaine précis.

5. L’enseignement explicite et les apprentissages transversaux

De nombreux chercheurs, comme exemple l’Education Endowment Foundation (2022) et Muijs & Bokhove (2020) ont démontré que l’enseignement explicite est également bénéfique pour aider les élèves à apprendre à apprendre :  diriger, planifier, évaluer, favorisant ainsi leur métacognition et leur autorégulation.

En enseignant ces stratégies de manière explicite, les élèves apprennent à les systématiser et ainsi mieux gérer leurs apprentissages présents et à venir.

POUR ALLER PLUS LOIN - Documents à télécharger

  • Mon infographie sur l’enseignement explicite, créée pour l’organisme Autorégulation, avec qui je collabore pour des missions de supervision et de formation.
  • L’échelle d’enseignement apprentissage : un outil pour rendre visible les étapes de l’enseignement explicite  en classe (outil proposé Christophe BACO et Marie BOCQUILLON).

Partager cet article :

La répétition espacée : une technique d’apprentissage gagnante

La répétition espacée : une technique d’apprentissage gagnante

La répétition espacée - Connaissez-vous cette technique d'apprentissage qui vous permettra de faciliter vos révisions ?

Saviez-vous qu’en moyenne nous perdons 80 % des détails appris, dans les 48h qui suivent un temps d’apprentissage ? Triste sort…

Alors, j’avais aujourd’hui envie de vous partager une technique d’apprentissage, idéale pour s’organiser et s’assurer une mémorisation durable des éléments appris.
Et pour se faire, je souhaitais passer un autre canal que l’écrit, en vous présentant cette notion un support plus dynamique et visuel !

Voici donc une présentation virtuelle qui a pour thématique « la répétition espacée« . Vous trouverez dans ces slides l’historique de la méthode, les intérêts de celle-ci dans l’acte d’apprentissage et bien évidemment un lien aux neurosciences. Alors si vous avez toujours rêvé de m’entendre parler de courbe de l’oubli, du système de Leitner, des piliers de l’apprentissage de Stanislas Dehaene et/ou de la formidable métaphore de la forêt de Steve Masson, bienvenue ici !

A noter que cet outil fait partie de ma malette à malices lors d’accompagnements orthopédagogiques 😉

Bonne visualisation !

 

Pour visionner la présentation en pleine page, c’est ici : La révision espacée

La répétition espacée est une technique de mémorisation apparue à la fin du 19ème sièce, Hermann Ebbinghaus.

Elle part du principe qu’une notion doit être révisée plusieurs fois, de manière brève mais répétée, pour s’incrémenter dans notre mémoire long terme.

Partager cet article :

Aller au contenu principal